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8 février 2021 à 14:34:55

n°179 du 12 mars 1992 | Par GUY LABERTIT

Santé du cinéma africain

Santé du cinéma africain

      Placés sous le thème «Cinéma et libertés», la 13è édition du Festival panafricain du cinéma et

de la télévision qui s'est tenue, comme tous les deux ans, à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, a consacré le cinéaste ivoirien Gnoan Roger M'Bala pour son film «Au nom du Christ», satire des sectes religieuses qui prolifèrent dans les pays du golfe de Guinée. Même si l'Etalon du Yennenga est revenu à un vétéran de cette manifestation, longtemps dominée par l'Afrique de l'Ouest, c'est une plus grande

ouverture des écrans du festival aux pays anglophones qui a marqué cette édition : un tiers des vingt-six longs métrages en compétition, sans compter la présence de réalisateurs sud-africains hors compétition et ceux de la diaspora noire d'Amérique. Selon les voeux Guide son secrétaire général, Filippe Sawadogo, le 13è FESPACO était véritablement panafricain, distinaguant aussi le film égyptien "Contre le gouvernement", d'Ataf El Tayeb, et "Bezness", du Tunisien Nouri Bouzid.  La place cette rôle de la femme ont été l'autre nouveauté. On pense aux réalisatrices, notamment Anne Mungaï, du Kenya,  auteur de "Saïkati", mais aussi aux personnages des deux  courts métrages primés, "Femmes d'Alger", de Kemal Dehane, et "Denko", du Guinéen Mohamed Camara, ou à la protagoniste de "Yelema" (la mutation), du Malien Mamo Cissé. Si les références aux traditions, à un monde rural souvent figé, étaient bien présentes, les réalités de la ville ont été traitées, avec humour et originalité, en particulier dans le fi lm burundais, "Gito l'ingrat, de Léonce Ngabo, ou "Quartier Mozart", du Camerounais Jean-Pierre Bekolo. 


      Autre dimension de ce festival, la mémoire du continent africain rebondissait de "Afrique, je te plumerai", du Camerounais Jean-Marie Téno, à "Lumumba, la mort d'un prophète", du Haïtien Raoul Peck, passant par le court métrage du Zaïrois Balafu Bakupa Kanyinda dans un portrait enflammé de

Thomas Sankara . En fixant cette mémoire, la création d'une cinémathèque africaine à Ouagadougou confirmera le rôle clef du Burkina Faso en matière de cinéma en Afrique. On a vu, hors compétition,

le militant "Guelwaar", du pionnier sénégalais Sembene Ousmane et "Samba Traoré", dernier long métrage très achevé du Burkinabé ldrissa Ouédraogo, Ours d'argent au récent festival de Berlin, qui

vient de sortir sur les écrans parisiens.

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